samedi 22 octobre 2011

"La rue Cases-Nègres" de Joseph Zobel

«Quand la journée avait été sans incident ni malheur, le soir arrivait, souriant de tendresse.
D'aussi loin que je voyais venir m'man Tine, ma grand-mère, au fond du large chemin qui convoyait les nègres dans les champs de canne de la plantation et les ramenait, je me précipitais à sa rencontre, en imitant le vol du mansfenil, le galop des ânes, et avec des cris de joie, entraînant toute la bande de mes petits camarades qui attendaient comme moi le retour de leurs parents.
M'man Tine savait qu'étant venu au-devant d'elle, je m'étais bien conduit pendant son absence. Alors, du corsage de sa robe, elle retirait quelque friandise qu'elle me donnait : une mangue. une goyave, des icaques, un morceau d'igname, reste de son déjeuner, enveloppé dans une feuille verte; ou, encore mieux que tout cela, un morceau de pain... Derrière nous apparaissaient d'autres groupes de travailleurs, et ceux de mes camarades qui y reconnaissaient leurs parents se précipitaient à leur rencontre, en redoublant de criaillerie.»

La rue Cases-Nègres est un grand classique de la littérature antillaise. Joseph Zobel y raconte sa propre histoire et à travers elle, celle de toute une génération de "nègres" qui ont fait évoluer leurs conditions dans le pays.
La vie de José débute au milieu des champs de cannes à sucre, aux côtés de sa grand-mère M'man Tine. Là, avec tous les enfants de son âge, il joue avec insouciance et veut travailler dans les champs pour gagner quelques sous. Sa grand-mère elle, souhaite lui offrir une chance de ne pas finir au service des "békés" et économise pour l'envoyer à l'école. 
A partir de ce moment, sa vie prend un autre tournant et en grandissant, on suit son évolution et surtout ses réflexions sur son pays, sur la servitude de son peuple et la domination des blancs.

La rue Cases-Nègres est un roman très enrichissant car Joseph Zobel y livre son propre regard, son vécu sur la Martinique des années 30 à 50. Il est parfois dure avec son peuple quand il comprend que les nègres se complaisent dans le service aux blancs.
C'est aussi un une histoire pleine de tendresse et de reconnaissance pour sa grand-mère et sa mère qui ont tout fait pour lui offrir une chance de réussir.

Il me reste à trouver le film...

vendredi 14 octobre 2011

"Le cahier bleu" de James A. Levine

"Vendue à neuf ans par son père, Batuk n'a pour seul horizon qu'une unique rue de Bombay. Et pour toute compagnie les clients qui viennent assouvir leurs pulsions sur une jeune fille dont le seul tort est d'être jolie. Mais au fond de la case qui lui sert de chambre, Batuk cache un véritable trésor. Un petit cahier bleu qu'elle a réussit à dissimuler à cette vieille bique de Mamaki.
Que peut donc raconter une prostituée de quinze ans dans un journal intime ? Son existence, avec la philosophie d'une femme ; ses rêves, avec le regard d'une petite fille. Il suffit parfois de quelques grammes de papier pour s'accrocher à la vie..."




Un petit livre pour une histoire choc dont on ne sort pas indemne.
La vie de Batuk est celle de tous ces jeunes indiennes, et indiens, livrés à la prostitution dès leur plus jeune âge.

L'écriture est franche, crue. James A.Levine ne cherche pas à épargner le lecteur. Il lui livre, sans ménagement, les horreurs vécues par Batuk.

C'est une histoire tragique. Pourtant son destin aurait pu être autre. Par un heureux hasard et sa grande détermination, Batuk apprend à lire et à écrire lors d'un séjour à l’hôpital. 
A sa sortie, livrée au plus offrant, elle va se servir du pouvoir de l'écriture pour se libérer de son quotidien de prostituée et raconter ses rêves de petite fille...

Une belle leçon. 
Un court roman difficile à lire.

"Le monde peut changer en un jour, ou même en une seconde".

"Les yeux jaunes des crocodiles" de Katherine Pancol

"Ce roman se passe à Paris. Et pourtant on y croise des crocodiles. Ce roman parle des hommes. Et des femmes. Celles que nous sommes, celles que nous voudrions être, celles que nous ne serons jamais, celles que nous deviendrons peut-être. Ce roman est l'histoire d'un mensonge. Mais aussi une histoire d'amours, d'amitiés, de trahisons, d'argent, de rêves. Ce roman est plein de rires et de larmes. Ce roman, c'est la vie".
 
 
 
"Ce livre est une bourrasque de vie... Un baiser brûlant du seul qu’on ne doit pas embrasser… Deux bras qui enlacent ou qui tuent… Un homme inquiétant, mais si charmant… Une femme qui tremble et espère ardemment... Un homme qui ment si savamment… Une femme qui croit mener la danse, mais passe son tour… Des adolescents plus avertis que les grands... Un homme qui joue les revenants… Un père, là-haut dans les étoiles… qui murmure à l’oreille de sa fille... Un chien si laid qu’on s’écarte sur son passage… Des personnages qui avancent obstinément... comme des petites tortues entêtées… qui apprendraient à danser lentement, lentement… dans un monde trop rapide, trop violent..."

"Souvent la vie s’amuse.
Elle nous offre un diamant, caché sous un ticket de métro ou le tombé d’un rideau. Embusqué dans un mot, un regard, un sourire un peu nigaud.
Il faut faire attention aux détails. Ils sèment notre vie de petits cailloux et nous guident. Les gens brutaux, les gens pressés, ceux qui portent des gants de boxe ou font gicler le gravier, ignorent les détails. Ils veulent du lourd, de l’imposant, du clinquant, ils ne veulent pas perdre une minute à se baisser pour un sou, une paille, la main d’un homme tremblant.
Mais si on se penche, si on arrête le temps, on découvre des diamants dans une main tendue… Et la vie n’est plus jamais triste. Ni le samedi, ni le dimanche, ni le lundi…
"

Je ne sais pas si il est nécessaire de présenter cette trilogie... A force d'en entendre parler partout, je me suis laissée tenter!

Le premier livre m'a beaucoup plu. J'ai plongé dans la vie de Joséphine sans retenue! Le ton est juste, l'écriture fluide, les péripéties amusantes. Une vraie bouffée de bonne humeur.
Le deuxième et le troisième m'ont moins enchantée. Dans le premier, la vie de Joséphine est ordinaire. Dans les autres, Katherine Pancol va chercher des situations extrêmes, complexes...moins proches de nous. Certains passages sont beaucoup trop longs! Le personnage de Junior m'a franchement fatigué et ses dons de "voyance" à la fin du troisième m'ont exaspérés...dommage...

Un bilan mitigé donc pour moi...

Malgré tout, j'aime la façon d'écrire et de raconter de K. Pancol et je vais surement me laisser tenter par ces autres livres.

dimanche 9 octobre 2011

"L'espace : livre jeu" de Jill Sawyer et Tim Wesson

"Voici un ouvrage qui peut se lire dans un sens… et se jouer dans l’autre !
Ouvrez-le côté livre et vous découvrirez plein d’informations sur l’espace : les planètes, le système solaire, les étoiles ; ouvrez-le côté jeu, dépliez : un formidable jeu de l’oie, de 2 mètres 80 de long, apparaît. Juste avant le jeu, une page abrite quatre pions-espace (une fusée, deux martiens, un pistolet de l’espace) et une toupie-dé, à monter très facilement, pour évoluer dans le jeu.
"

Le week-end dernier, nous avons profité des derniers jours de soleil pour découvrir le livre reçu lors de la dernière opération Masse Critique du site Babelio...il fallait de la place et du soleil!!
La partie livre est une explication très simple et bien illustrée du système solaire, des planètes, des étoiles, etc.
Parfait pour une première approche de l'univers! Cela nous a donné envie de réaliser une maquette!

La partie jeu est très sympa également : sa taille est originale!! Le plateau est très coloré, les personnages sont amusants et le jeu est bien équilibré entre pièges et bonus!
Nous avons vraiment passé de bons moments dans l'espace!

Mes enfants ont 4 et 7 ans. Le plus grand a surtout apprécié le livre qui lui a appris des choses et la plus petite, grande fan de jeux de société, a adoré le jeu.

Merci Babelio et les éditions Le Pommier pour ce partenariat!