mercredi 14 décembre 2011

Véronique Olmi

"Un auteur, deux courts romans, sur cette chose si fragile et si merveilleuse, parfois si cruelle : la famille."
Bord de mer :
"Dans le premier, une jeune femme emmène ses enfants voir la mer.
Ils ont pris l'autocar de nuit, en plein hiver, et les petits s'inquiètent de rater l'école. La ville est hostile, l'hôtel lugubre, le froid perçant et la pluie tombe sans discontinuer. Mais il faut y croire, coûte que coûte, pour les enfants... jusqu'où ?"

Une histoire qui tient en 80 pages mais je l'ai lu en plusieurs fois pour ne pas me laisser ensevelir par le désespoir de cette femme. Dès les premières lignes on comprend où Véronique Olmi veut nous emmener mais on espère tout au long que ce sera moins tragique.
Elle réussit, avec une justesse incroyable, à traduire des pensées les plus douloureuses, les plus incompréhensibles de cette maman désemparée...
Un livre dur, sur un sujet qu'il faut avoir le courage d'affronter. Un tout petit livre qui vient bouleverser le quotidien.
Un grand bravo à Véronique Olmi pour avoir osé, et surtout pour l'avoir si bien fait.
 "La nuit je dors mal. L'angoisse. Je pourrais pas dire de quoi. C'est quelque chose de posé sur moi...comme si on s'asseyait sur moi, exactement. Je suis là pour personne. On est assis sur moi. Qui peut comprendre ça? La nuit on m'étouffe."
"Il faut se raisonner. C'est ce qu'ils disent. D'ailleurs toutes leurs phrases commencent comme ça : il faut. Moi, j'entends : une faute, une faute, une faute."

Numéro six :
"Véronique Olmi nous plonge ensuite dans l'intimité de Fanny. Lorsqu'elle est née, elle avait déjà cinq frères et sœurs bien plus âgés. Pour son père, autoritaire et lointain, elle n'est que le numéro six.
C'est l'amour de celui-ci qui sera la quête éperdue de la petite fille, de l'adolescente, puis de la femme
."

Une autre court roman de Véronique Olmi, où elle traite, une nouvelle fois avec beaucoup de justesse, des sentiments d'une fille pour son père. Une quête d'amour et de reconnaissance, pour un père, autoritaire, blessé par la guerre et ne montrant jamais ses sentiments. 
"Moi, quand elle est morte, j'ai pensé que c'était mon tour. J'allais te redonner le goût de vivre, nous allions avoir notre temps. J'étais prête pour le début de notre histoire. Tu n'étais déjà plus là."

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