mercredi 29 juin 2011

"La route" de Cormac Mc Carthy

"Dans un décor post-apocalyptique, un homme et un enfant marchent sur une route. Pour seuls bagages, ils poussent un caddy rempli de vieilles couvertures, de quelques boîtes de conserves et d'une lampe à pétrole. Ils vont vers le Sud, dans l'espoir de trouver d'autres personnes comme eux, rares survivants de la fin du monde n'étant pas encore retournées à la barbarie."
Édition spéciale gagnée lors d'un concours!

Je ne sais pas si il est encore nécessaire de commenter ce livre...un petit mot quand même!
La route est un livre noir, sombre et dur. Des images grises, sombres, poussiéreuses, d'un monde dévasté.
L'histoire est dure. Il s'agit là de survie : trouver à manger, à boire, mais aussi se cacher de ceux qui sont tomber dans la barbarie. Revenu à l'état "sauvage", chacun fait ses choix de vie : l'homme et l'enfant font partie des gentils qui cherchent à manger partout où ils peuvent et restent parfois plusieurs jours sans manger ou boire. D'autres reviennent à des instincts primaires...de quoi nous rappeler que l'être humain reste bien un animal.
Cette histoire est poignante. Elle nous touche profondément. L'homme a choisi de vivre et de donner une chance à son fils de découvrir un monde meilleur, là où sa femme a préféré mourir.
On suit leur cheminement dans le pays.
Cormac Mc Carthy a adapté son écriture à la situation. Il se contente de l'essentiel : des dialogues réduits au minimum, sans réelle ponctuation, pas de nom (de personne, de lieu), pas de repère temporel. Des enchaînements répétitifs (beaucoup de "et") pour marquer le rythme de cette longue marche. Il ne nous explique pas non plus comment le monde en est arrivé là. Seuls comptent le père et le fils, leur relation, leur amour. Une histoire vraiment émouvante.

Je vais prendre le risque de regarder le film, en espérant ne pas être déçue...mais je fais confiance à Viggo Mortensen!

lundi 27 juin 2011

"Concerto à la mémoire d'un ange" de Eric-Emmanuel Schmitt

"Quel rapport entre une femme qui empoisonne ses maris successifs et un président de la République amoureux ? Quel lien entre un simple marin honnête et un escroc international vendant des bondieuseries usinées en Chine ? Par quel miracle, une image de sainte Rita, patronne des causes désespérées, devient-elle le guide mystérieux de leurs existences ? Tous ces héros ont eu la possibilité de se racheter, de préférer la lumière à l'ombre. À chacun, un jour, la rédemption a été offerte. Certains l'ont reçue, d'autres l'ont refusée, quelques uns ne se sont aperçus de rien."

Eric Emmanuel Schmitt nous offre ici un recueil de 4 nouvelles avec le thème principal de la rédemption. L'histoire de Marie qui a tué ses maris et amants est une belle entrée en matière, pleine d'humour.
J'ai ensuite été très touchée par Greg, ce père de famille, marin, qui apprend en mer que l'une de ses 4 filles est décédée mais il ne sait pas laquelle...Quel déchirement pendant les 3 jours avant le retour sur terre...3 jours de réflexion sur l'amour et le rôle de père.
Pour terminer, la troisième histoire, une rivalité entre jeunes musiciens, est un peu poussée à l’extrême, mais celle à l’Élysée paraît, elle, très réaliste. Un délice d'humour et de trahison!!

Le recueil se termine par le journal d'E.E. Schmitt où il nous entraine dans ses réflexions sur son écriture, sur ses nouvelles. On comprend ses choix d'histoires et de personnages, les liens qu'il tisse entre chacune des nouvelles. Un bel éclairage.

lundi 20 juin 2011

"La fin du monde, avant le lever du jour" de Inio Asano

 Juste avant la clôture des inscriptions pour "masse critique spécial BD sur Babelio", je me suis dit "aller, pourquoi pas? Une BD ça changera!" Je suis tombée sur cette 4ème de couverture :
"Les histoires du recueil ne sont pas toujours roses. Elles nous racontent l'histoire de collégiens, d'un père qui se fait licencier, d'une jeune femme qui retrouve une ancienne lettre qu'elle a écrite elle-même cinq ans auparavant, ...
Ces petits bouts de récits sont un apprentissage de la vie. Ils nous poussent à toujours aller de l'avant malgré les hauts et les bas du quotidien." 
L'image de la couverture était elle aussi très attrayante!
Je me suis donc inscrite et je l'ai reçu!

J'ai d'abord été surprise par le format, puis par le fait que c'était un manga...Alors dans quel sens je le prends et comment je lis ça???!! Un peu d'appréhension dans les premières pages et puis finalement je me suis habituée et je l'ai lu d'une traite!
Dans le livre, Inio Asano explique que ses mangas sont des Seinen, des mangas pour des post-ados. J'irai plus loin en disant que ce livre s'adresse aux trentenaires qui s'éloignent de plus en plus de leur vie d'ado. Les souvenirs d'enfance s'estompent et on cherche un sens à sa vie pour le futur.
Des histoires courtes, très réalistes, pleines de sens et de sentiments. Un père qui a perdu son boulot et ne comprend plus ses enfants devenus ados, des retrouvailles entre anciens élèves qui font remonter les souvenirs et les promesses d'enfants,  un jour de congé morose...autant de petites histoires dans lesquelles chacun peut se retrouver.
J'ai particulièrement aimé Quotidien et déprimes d'Eiko à l'imagination débordante  et Un monde formidable. 
A la fin du livre, Inio Asano explique chacune des ses histoires en quelques phrases  et je le trouve bien dur avec lui-même. D'un œil très critique, il nous fait part de son regard sur son travail.
Une jolie découverte et une très belle première expérience de manga. Moi qui ne voyait dans le mot "manga" que le Dragon Ball Z de mon enfance, je suis agréablement surprise de constater que ce n'est pas que cela!
Je pensais mettre ce livre à échanger mais finalement je vais le garder pour permettre à d'autres novices de découvrir un manga poétique et touchant.

Merci à Babelio et aux éditions Kana pour ce partenariat. 

dimanche 19 juin 2011

"L'étoile de Strindberg" de Jan Wallentin

"Le corps d'un homme est retrouvé au fond d'une mine inondée en Suède, dans un état de conservation exceptionnel. Invité sur un plateau de télévision, Erik Hall, le plongeur à l'origine de cette découverte, rencontre Don Titelman, un historien taciturne, spécialisé dans les mythes et symboles occultes. À l'abri des oreilles indiscrètes, Hall lui confie que le cadavre de la mine tenait dans ses mains une croix qu'il a conservée en secret. Il n'a aucune idée de ce qu'il vient d'exhumer. Ni de la tempête que cela va déclencher...
Associée à une étoile, cette croix constitue la clé d'un mystère extraordinaire. Et pour le percer à jour, nombreux sont prêts à risquer leur vie.
Où se cache cette étoile ? de quel mystère est-il question ? Et surtout, pourquoi Titelman, étranger à tout cela, se voit-il précipité malgré lui dans une traque frénétique et meurtrière ?"
 L'étoile de Strindberg est le premier livre de Jan Wallentin, journaliste suédois. C'est aussi mon cadeau de fête des mères!!
 Ce livre est annoncé comme l'un des succès de l'été, dans la lignée du célèbre Da Vinci Code. En effet, nous retrouvons les mêmes ingrédients : une quête effrénée pour un objet symbolique, avec pour toile de fond de grands évènements historiques (guerres mondiales et montée du nazisme). Le personnage principal, Don Titelman, un hypocondriaque shooté aux médicaments de toutes sortes, se retrouve plongé dans cette histoire sans l'avoir voulu. Il sera rejoint dans sa quête par de nombreux personnages tous plus mystérieux les uns que les autres, au passé trouble.
Si je ne me suis pas ennuyée, je n'ai pas non plus été embarquée par ce livre, j'ai d'ailleurs bien du mal à rédiger cette critique. J'ai trouvé le rythme un peu lent, à l'image de son personnage principal. La fin me laisse un peu dubitative mais je ne suis pas fan de l'arrivée du surréalisme dans un livre bien encré dans la réalité.
Bref, pas un grand coup de cœur pour moi mais je ne doute pas de son succès car il présente tous les ingrédients d'un grand livre commercial...ainsi que d'un futur grand succès hollywoodien...c'est d'ailleurs ce que semble espérer son auteur : http://www.etoiledestrindberg.fr/jan-wallentin_interview.php

samedi 4 juin 2011

"Juliette" de Anne Fortier

"A la mort de sa tante préférée, Julie ne reçoit pour héritage qu'une mystérieuse clef, accompagnée de l'adresse d'une banque à Sienne.
Elle s'envole aussitôt pour l'Italie et y trouve une liasse de papiers jaunis relatant les amours d'un jeune homme prénommé Roméo avec celle qui est sans doute son ancêtre, la belle Juliette Tolomei. La Juliette de Shakespeare.
Alors que Julie déchiffre les parchemins, elle comprend que la sinistre malédiction prononcée six siècles plus tôt plane encore sur sa famille....... Pourra-t-elle échapper au danger qui la guette à vouloir ainsi découvrir son destin ?"
 Anne Fortier a réussi le pari de revisiter la célèbre histoire de Roméo et Juliette. La pièce écrite par Shakespeare a été précédée de multiples versions dont une qui dévoile que les véritables Roméo et Juliette étaient originaires de Sienne et non pas de Vérone. Le livre alterne entre l'enquête menée par Giulietta, la Juliette des temps modernes, et les récits du XIVème siècle qui lui révèlent l'histoire de sa famille.
Conflits entre grandes familles de Sienne et grande histoire d'amour..Quoi de plus que Shakespeare? Une vraie enquête et un suspens bien tenu. L'écriture est fluide et captivante. On découvre une ville de Sienne qui invite au voyage. Une vraie réussite.
En rappelle à l’œuvre originale, Anne Fortier découpe son récit en actes et en scènes précédés de citations de Roméo et Juliette.
Je me suis régalée et cela m'a donné envie de relire l’œuvre de Shakespeare mais aussi de revoir le film de Baz Luhrmann. Tout au long de ma lecture, je n'ai pas cessé d'entendre l'inoubliable "rrrruuulieeeeeeeette" de la servante de Juliette!

Merci à Agathe pour cet échange via Babelio!