jeudi 31 mars 2011

"Vendetta" de R.J. Ellory

"2006, La Nouvelle-Orléans. Catherine, la fille du gouverneur de Louisiane est enlevée, son garde du corps assassiné. Confiée au FBI, l’enquête prend vite un tour imprévu : le kidnappeur, Ernesto Perez, se livre aux autorités et demande à s’entretenir avec Ray Hartmann, un obscur fonctionnaire qui travaille à Washington dans une unité de lutte contre le crime organisé. À cette condition seulement il permettra aux enquêteurs de retrouver la jeune fille saine et sauve. À sa grande surprise, Hartmann est donc appelé sur les lieux. C’est le début d’une longue confrontation entre les deux hommes, au cours de laquelle Perez va peu à peu retracer son itinéraire, l’incroyable récit d’une vie de tueur à gages au service de la mafia, un demi-siècle de la face cachée de l’Amérique, de Las Vegas à Chicago, depuis Castro et Kennedy jusqu’à nos jours. Quel est le véritable enjeu de cette confrontation ? Pourquoi Perez a-t-il souhaité qu’Hartmann soit son interlocuteur ? Alors que s’engage une course contre la montre pour retrouver Catherine et que, dans l’ombre, la mafia et les autorités s’inquiètent du dialogue qui s’établit entre les deux hommes, Hartmann ira de surprise en surprise jusqu’à l’étonnant coup de théâtre final."

Au départ, je voulais lire Les Anonymes mais il n'était plus dispo à la bib, je me suis donc rabattu sur Vendetta...650 pages sur la mafia, j'ai eu un peu peur au départ de ne pas accrocher. Mais au bout de 30 pages j'étais conquise!!!
L'intrigue de ce polar se déroule donc dans le milieu de la mafia et R.J. Ellory, au travers de l'étrange Ernesto Perez, retrace l'évolution de ce milieu, au fil des décennies : 50 ans d'histoire américaine et cubaine, de la Nouvelle Orléans à Chicago en passant par New York et la Havane. Et comme de la mafia à la politique il n'y a qu'un (tout petit...) pas, nous retrouvons Castro, les Kennedy, Nixon, et des évènements comme la conférence de la Havane ou l'affaire du Water gate.
Un mélange de réalité et de fiction étonnant et vraiment bien tenu!
Au delà de l'aspect historique, R.J. Ellory décrit avec réalisme les relations propres à ce milieu des grands patrons aux exécutants...La famille est mise en avant pour tout mais quand ça va mal, on a vite fait de vous rappeler que vous n'en faîtes pas vraiment partie... Mettre un pied dans la mafia c'est aussi ne plus pouvoir en sortir et savoir faire les choix, pas forcément bons, pour rester en vie.
Le récit alterne entre les face à face de Perez et Hartmann, et les recherches des agents du FBI. Le rythme se tient vraiment bien. Les révélations et les meurtres s'enchainent sans que l'on devine comment cela va se terminer et pourquoi Ernesto Perez fait tout cela. Il est dans la mafia depuis 50 ans, il a commis des meurtres atroces sur des personnes d'influence et pourtant, il n'a jamais été inquiété, il n'apparaît même pas dans les listes du FBI...alors pourquoi vient-il se livrer?
Les rebondissements de la fin sont surprenants mais pas trop tirés par les cheveux comme certains auteurs savent si bien faire!!

Allez juste un petit bémol... J'ai parfois trouvé les personnages "hors mafia" (agents du FBI, Hartmann, etc.) un peu caricaturaux ou poussés un peu loin dans les extrêmes...

Reste plus qu'à lire Les Anonymes maintenant!

lundi 21 mars 2011

"Nuit" de Emmanuelle Eeckhout

"C’est la nuit.La lune toute ronde éclaire les paysages nocturnes aux multiples nuances de gris.Près du poulailler, dans le ciel et dans les prés, que font le loup, les chauves-souris, le lapin et le renard?C’est toute une vie qui traverse la nuit, pendant que l’enfant dort bien au chaud dans son lit. "
Que se passe-t-il quand on dort la nuit? Est-ce que les animaux dorment aussi? Autant de questions que se posent nos petits loups et ce livre apporte de jolies réponses.
Du noir, du jaune et du blanc pour des illustrations originales.
(pour les 2-5 ans)

samedi 19 mars 2011

"La cité des amants perdus" de Nadeem Aslam

"La communauté pakistanaise d'un faubourg londonien est en émoi : Jugnu et Chanda ont disparu. Shamas, le frère de Jugnu, attend le retour des amants coupables avec angoisse. Comment ne pas penser à un crime d'honneur ? Car en " Anglistan ", on ne négocie pas à la légère les valeurs ancestrales avec celles de l'Occident... Un livre poétique, foisonnant et tragique, d'une singulière actualité."
J'avais entendu beaucoup de bien de ce livre depuis longtemps...J'ai enfin pu juger par moi-même!
J'ai mis un peu de temps pour m'habituer au rythme et à la narration. On passe des pensées de Kaukab, la mère, à celle de Shamas, le père, de leurs enfants ou d'autres pakistanais...autant de points de vue différents sur l'Islam, les traditions et la rupture avec la société occidentale.
Nadeem Aslam jour sur le conflit entre la génération des parents venus du Pakistan s'installer en Angleterre, qui sont totalement ancrés dans les traditions, coutumes et modes de vis de leur pays d'origine. Et leurs enfants nés en Angleterre qui veulent se détacher des traditions islamiques et s'émanciper pour accéder au même mode de vie que leurs camarades blancs.
Au delà de ce conflit de génération, il y a aussi le décalage entre Kaukab, fille d'imam ultra traditionnaliste et son mari, Shamas, ancien communiste qui a pris du recul par rapport à la religion.
Le thème dominant reste l'amour : les amours interdits...
Le livre est d'un réalisme suprenant, Nadeem Aslam nous plonge vraiment au milieu de leur univers plein de contradictions... Les femmes sont tuées au nom de la religion mais les hommes boivent sans complexe...
Les pensées de Kaukab nous en apprennent beaucoup sur la place des femmes dans cette société...
Extrait p 234 "Elle ne pouvait se rendre à la police pour la simple raison que, selon la loi islamique en vigueur au Pakistan, un viol ne pouvait être reconnu comme tel que si des témoins de sexe masculin confirmaient qu'il s'agissait bien d'un viol et non d'un rapport consenti; or, la fille n'avait pas de témoin et serait en conséquence déclarée coupable de relations sexuelles hors mariage, condamnée au fouet et envoyée en prison, à jamais cataloguée comme une abominable pécheresse, une femme perdue de réputation, une prostituée."
A côté de ce thème dur, Nadeem Aslam a une écriture poétique magnifique. De beaux passages de description de lieux, d'histoires sur les papillons et des réflexions profondes. En voici deux qui m'ont marquées :
"il sait que son père a réussi à visiter ses rêves, comme un être chéri perdu depuis longtemps et refoulé dans les profondeurs de la conscience éveillée viendrait, incapable de tolérer l'idée d'avoir été oublié, déposer une fleur dans votre esprit pendant que vous dormez" (p77)
"Il y a des mots pour décrire les individus privés d'un être cher, veuves, veufs, orphelins, mais aucun pour désigner celui qui a perdu son enfant : c'est un sort trop terrible pour que la langue ose même l'envisager." Et celle-ci raisonne particulièrement en moi...pour Eléa, Marie, Léa et leurs parents...
Un livre qui m'a vraiment marqué.

vendredi 18 mars 2011

"Hubert et les haricots verts" de Anne-Marie Chapouton et Serge Ceccarelli

"Hubert déteste les haricots verts et refuse de les manger. le Grand Mamamouchi est obligé d'intervenir... "
LE premier livre lu tout seul par Simon!! Une grande fierté pour lui mais aussi pour moi!!
Gare aux enfants (et peut être aussi les grands...) qui ne veulent pas manger leurs légumes verts..qui sait ce que va faire le Grand Mamamouchi?!
Une histoire drôle et très parlante pour nos petits loustics!
Un très bon livre pour une première lecture tout seul : 26 pages, de gros caractères et de dessins sympas.

"Totoche et la petite maison de Meredith" de Catharina Vackx

"Une armoire abandonnée traîne au bord de la route. Elle est grande, en bon état, très jolie, ma foi ! Meredith la coccinelle décide de s’y installer. Ça fera une excellente maison de campagne pourl’été. Mais voilà Totoche qui passe. Il avait justement besoin d’une armoire !Il l’emporte sur son dos quand, tout à coup, elle se met à parler : «Repose-moi ! Cette armoire està moi ! » D’accord, Meredith, dit Totoche, mais moi j’ai besoin d’un garde-manger. On pourraitpeut-être s’arranger ? "
Une jolie histoire d'amitié entre une souris et une coccinelle. Et comme tous les amis, parfois, ils se fâchent...ici pour une petite histoire de camembert!!
Mais quand un danger approche, on peut toujours compter sur ses amis...
Une belle morale très bien illustrée.
Pour les 2-5 ans.

"La valise" de Florence Ducatteau

"Un chat tire une grosse valise. «Pfff, soupire-t-il, c'est plus lourd qu'un éléphant !»Elle est si lourde que le bouc, l'ourse, le castor et la lapine lui proposent de l'aider.Ensemble, ils escaladent la montagne, traversent rivière et tunnel, traînant la valise derrière eux. Mais… qu'y a-t-il donc dans cette valise ?"
Le chat traine une grosse valise, cela intrigue ses amis...mais qu'est-ce qu'il transporte??
Au fil du livre, les amis se rajoutent jusqu'à ce qu'ils soient en nombre suffisant pour l'ouvrir!
De beaux graphismes, une jolie dernière page.
Les enfants adorent!
(pour les 2-6 ans)

lundi 7 mars 2011

"Echo" de Ingrid Desjours

"Le star-système est en deuil depuis que les frères Vaillant, présentateurs adulés de l'émission du moment, ont été sauvagement assassinés. Appelée en renfort auprès du commandant Vivier, l'experte en sexo-criminologie Garance Hermosa établit vite que le crime, obéissant à un obscur rituel, est l'œuvre d'un esprit particulièrement sadique et torturé. Mais dans cet univers de strass et de paillettes où les volontés de nuire sont légion, tous ceux que croisent le policier et sa collaboratrice ont une personnalité assez perverse pour être suspects. Afin de démasquer le meurtrier, la jeune profiler à la vie chaotique devra s'en faire le miroir. Au risque d'épouser sa folie et de plonger au cœur du mal..." Comme tout thriller, il va être difficile de faire un commentaire qui donne envie mais qui n'en dise pas trop long sur l'intrigue...! Echo est un thriller psychologique bien mené, on est tenu en haleine de bout en bout. La rencontre de deux personnages attachants : Patrick le flic cinquantenaire avec ses petites habitudes et Garance, la psy "déjantée". Deux personnalités réunies pour le même meurtre, celui des jumeaux super stars de la TV. Au travers de ce livre, l'auteur aborde des sujets difficiles avec parfois des passages vraiment durs. J'ai aimé cette enquête basée sur la psychologie où l'on apprend beaucoup... Un premier roman prometteur!

"Syngué Sabour" de Atiq Rahimi

"Il est étendu là, ce mari qu'elle n'a jamais aimé, cet homme réduit à l'état végétatif à la suite d'une blessure grave. À l'extérieur, la guerre civile fait rage et perturbe même l'intimité de la maison. Dans ce pays indéfini, où les femmes n'ont pas le droit de parole, elle, l'épouse jusque-là soumise, en a assez et se vide le coeur. À ce mari qu'elle hait, elle relate ses frustrations, sa colère enfouie, se libère même de grands secrets. Elle songe à la pierre de patience (Syngué Sabour), à qui on peut se confier jusqu'à ce qu'elle soit saturée et éclate..." Syngué Sabour est une pierre de patience "Tu sais, cette pierre que tu poses devant toi... devant laquelle tu te lamentes sur tous tes malheurs, toutes tes souffrances, toutes tes douleurs, toutes tes misères... à qui tu confies tout ce que tu as sur le coeur et que tu n'oses pas révéler aux autres..." (p 79). La plus grosse pierre de patience connue est celle de La Mecque. Dans ce livre, la Syngué Sabour de la femme est son mari mourant. Elle, qui n'a jamais eu le droit de parler ou de se plaindre, saisi l'occasion de se libérer. Elle sait qu'il l'entend mais il ne peut pas répondre, rien lui faire... Pendant que la guerre civile éclate au dehors, elle dévoile ses secrets, de lourds secrets qui pourraient la conduire droit à la mort... On découvre alors la dureté de sa vie : son mariage précoce avec un homme absent, la guerre, etc. Un court roman sur la condition des femmes afghanes. Prix Goncourt 2008.

"Hypothermie" de Arnaldur Indridason

"Un soir d'automne. Maria est retrouvée pendue dans son chalet d'été sur les bords du lac de Thingvellir. Après autopsie, la police conclut à un suicide. Quelques jours plus tard, Erlendur reçoit la visite d'une amie de cette femme qui lui affirme que ce n'était pas "le genre" de Maria de se suicider et qui lui remet une cassette contenant l'enregistrement d'une séance chez un médium que Maria était allée consulter pour entrer en contact dans l'au-delà avec sa mère. Celle-ci lui avait promis de lui envoyer un signe. Au pays du fantastique et des fantômes, aussi dubitatif que réticent, le commissaire Erlendur, troublé par l'audition de la cassette, se sent obligé de reprendre l'enquête à l'insu de tous. II découvre que l'époux de Maria n'est pas aussi fiable qu'il en a l'air et ses investigations sur l'enfance de la suicidée, ses relations avec une mère étouffante vont le mener sur des voies inattendues semées de secrets et de douleur." 1ère lecture d'un polar Islandais, je découvre et j'apprécie! Au milieu des magnifiques paysages islandais que l'on imagine très bien à la lecture du livre, Erlendur, flic expérimenté, annonce le suicide d'une femme à son mari, et ressort des affaires non résolues... Un petit air de "Cold Case" en quelques sortes!! La vie après la mort est le thème dominant mais aussi la culpabilité et le deuil... Comment faire son deuil quand on ne sait pas ce qu'il est advenu de son enfant? Suicide, accident, fugue??...pas de corps...pas de réponse... Pour d'autres, le corps est là, la cause de la mort est évidente, et pourtant...pas si évidente que ça finalement... Un polar bien mené! J'ai apprécie l'écriture et la neutralité de l'auteur qui raconte mais ne moralise pas. Un bémol...les noms des lacs islandais impronnonçables!!! Un petit exemple p 220 : "Ils avaient poursuivi vers le lac de Langavatn, laissant de côté ceux qui parsèment la lande de Middalsheidi avant de s'engager sur Mossfellsheidi. Ils étaient allés voir le Leirvogsvatn, juste à côté de l'embranchement de Thingvellirn puis le Stiflidalsvatn et le Mjoavatn."