lundi 18 octobre 2010

"Loin du monde" David Bergen

"Au début des années 70, deux adolescents vont se rencontrer alors que tout, ou presque, les sépare. Leur idylle ne durera que le temps d’un été, à l’écart de la « vraie vie », dans un endroit sauvage au nord de l’Ontario. Les conventions de la société, leurs familles respectives, le poids du passé, tout contredit les sentiments qui peuvent unir Lizzy Bird, une jeune Blanche et Raymond Seymour, un Indien Ojibwé. Dans un monde où les adultes ont perdu leurs repères, ce sont leurs enfants qui paient le prix de leur petitesse et de leurs préjugés. Avec Loin du monde, magnifique roman sur les illusions de l’adolescence et son idéalisme, l’éveil des sentiments et la complexité des relations, David Bergen nous bouleverse. Mais ce qui caractérise avant tout ce livre, c’est la beauté et la force de son écriture."
Dès les premières pages David Bergen nous plonge dans les années 70 avec d'un côté les dernières réserves d'Indiens au Canada et de l'autre des familles en vacances Au Refuge, en pleine période Hippie, sous la houlette d'un soit disant "gourou guérisseur".
On s'attache vite aux personnages, Raymond l'indien rejetté, pris en grippe par 2 filcs toujours sur son dos. Lizzy prise en étau entre une mère démissionnaire et ses envies de découvertes, de liberté propre à l'adolescence. Ses frères tous aussi attachants les uns que les autres. Et ces adultes à la dérive, triste modèle pour leurs enfants.
Une belle histoire autour du passage de l'adolescence à l'âge adulte, de l'insouciance à la dure réalité de la vie d'adulte avec l'injustice, le racisme mais également les relations mère/fille et plus généralement adultes/ados.
D. Bergen trouve les mots justes pour nous emmener dans ce voyage. On s'installe le temps du livre sur ce campement au bord du lac et on vit avec tous ces personnages.
Une écriture douce pour retranscrire des instants forts et plein d'émotion.
Un vrai dépaysement. Merci BOB et les éditions Terres d'Amérique (Albin Michel)

"Debout les morts" Fred Vargas

"Un matin, la cantatrice Sophia Siméonidis découvre, dans son jardin, un arbre qu'elle ne connaît pas. Un hêtre. Qui l'a planté là ? Pourquoi ? Pierre, son mari, n'en a que faire. Mais la cantatrice, elle, s'inquiète, en perd le sommeil, finit par demander à ses voisins, trois jeunes types un peu déjantés, de creuser sous l'arbre, pour voir si... Quelques semaines plus tard, Sophia disparaît tandis qu'on découvre un cadavre calciné. Est-ce le sien ? La police enquête. Les voisins aussi. Sophia, ils l'aimaient bien. L'étrange apparition du hêtre n'en devient que plus énigmatique." Encore une petite pépite de Fred Vargas où j'ai découvert avec plaisir l'installation des Evangélistes dans leur maison!! Je n'ai pas pris trop de risques pour cette lecture, tout ce qu'il me fallait en cette période bien chargée!!

Tatiana de Rosnay

Cet été (oui je sais j'ai un peu de retard pour les messages!!) j'ai découvert Tatiana de Rosnay et je suis ravie!!
J'ai commencé par Boomerang
"Sa sœur était sur le point de lui révéler un secret... et c'est l'accident. Elle est grièvement blessée. Seul, l'angoisse au ventre, alors qu'il attend qu'elle sorte du bloc opératoire, Antoine fait le bilan de son existence: sa femme l'a quitté, ses ados lui échappent, son métier l'ennuie et son vieux père le tyrannise. Comment en est-il arrivé là? Et surtout, quelle terrible confidence sa cadette s'apprêtait-elle à lui faire? Rattrapé par le passé, Antoine Rey vacille. Angèle, une affriolante embaumeuse, lui apportera une aide inattendue dans sa recherche de la vérité. Entre suspense, comédie et émotion, Boomerang brosse le portrait d'un homme bouleversant, qui nous fait rire et nous serre le coeur. "
J'ai tout de suite accroché au style de T. de Rosnay et j'ai plongé dans le vie d'Antoine. Les personnages sont attachants et on ne s'en détache pas...On les suit des Noirmoutier à Paris, on tremble face à la mort, on sourit devant les rencontres amoureuses et on s'accroche à l'intrigue, à ce secret de famille...
Un livre bien mené, limpide...bref tellement agréable qu'il m'a donné envie d'en lire un autre...
Du coup j'ai enchainé avec Elle s'appelait Sarah
"Paris, mai 2002. Julia Jarmond, journaliste pour un magazine américain, est chargée de couvrir la commémoration de la rafle du Vel’ d’Hiv. Au cours de ses recherches, elle est confrontée au silence et à la honte qui entourent le sujet. Au fil des témoignages, elle découvre, avec horreur, le calvaire des familles juives raflées, et en particulier celui de Sarah. Contre l’avis des siens, Julia décide d’enquêter sur le destin de la fillette et de son frère. Soixante ans après, cela lui coûtera ce qu’elle a de plus cher. Paris, le 16 juillet 1942 : la rafle du Vel’ d’Hiv’. La police française fait irruption dans un appartement du Marais. Le petit Michel, paniqué, se cache dans un placard, et sa grande sœur Sarah, dix ans, l’enferme et emporte la clef en lui promettant de revenir. Mais elle est arrêtée et emmenée avec ses parents... "
Je suis toujours très intéressée par les livres qui parlent de la seconde guerre mondiale et celui-ci, même si l'histoire n'est pas une histoire vraie, est très touchant. T. de Rosnay montre bien que de telles situations se sont produites.
L'alternance entre le récit de Julia aujourd'hui et celui de Sarah en 1942 donne du rythme au début du livre et le recoupement des 2 est étonnant, dur, poignant. On est Julia à la recherche de la vérité, persévérante. On vit ses recherches, ses découvertes, on veut aller plus loin avec elle. Puis on est Sarah, sa peur, sa souffrance, son désespoir mais aussi son courage et sa volonté.
C'est un récit déchirant, parfois difficile tant les lieux et les sentiments y sont bien décrits.
On y parle là aussi de secrets de famille, de toutes ces familles qui ont investi les appartements laissés vides par les Juifs embarqués au Vel d'hiv.
Un vrai coup de coeur pour ce roman!
Je vais tenter le film dimanche prochain...j'espère ne pas être trop déçue...
Et voilà, film vu et je ne suis pas déçue...pour une fois!! L'histoire est très bien retranscrite (à quelques petits détails près quand même!) et le jeu des acteurs est bon.
Pour autant, je l'ai trouvé moins dur que La Rafle. L'alternance passé présent permet de reprendre un peu son souffle.